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ZAIKO...
21 septembre 2008

AVEDILA NKIAMBI alias Petit Poisson de Zaiko Langa Langa

                                                                                                                                                                                                                                                                                                 
Les vérités de Petit Poisson, le mal-aimé de Zaïko LL
mercredi 20 octobre 2004                                            

                       Botowamungu Kalome (AEM)                                            

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Richard Avedila alias Petit Poisson, sur cette photo, en compagnie de Sam Mangwana ( Photo : Yha N’Yoch|Zaïko LL)

Il aurait pu s’indigner face à cet intérêt soudain et tardif de la presse à son égard. Mais non ! Gérant savamment son bégaiement, Avedila Richard dit "Petit Poisson" a posément répondu à nos questions avec une franchise déconcertante. Sur la musique congolaise, sur Zaïko L.L. et sur l’épisode Familia Dei, il s’est livré sans retenue laissant couler une parole libre que la presse a eu tort d’ignorer si longtemps. Mea culpa avec mes semblables !

Petit Poisson ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas. Par exemple, à une question sur le nombre de chansons qu’il aurait arrangées dans Zaïko, il répond « Aucune ! », et avoue, sans aigreur apparente, n’être qu’une sorte d’exécutant, un artiste altruiste, incompris, confiné dans un espace d’expression fortement réduit par une ligne artistique monolithique. Sur Zaïko, il est catégorique : « Le groupe n’a pas progressé ». Et comme dirait l’autre, celui qui n’avance pas recule...

Le concernant, c’est à peine qu’il cache le manque de reconnaissance dont il a toujours souffert dans Zaïko.


                      
                     

Et revanchard, il lance énergiquement : « Je demande aux mélomanes d’écouter, dans l’album "Empreinte" à sortir, la chanson "Jusqu’où" chantée en duo par Jossart et Sam Mangwana. Après qu’ils disent si je suis si nul que ça ! »

Découvrez l’essentiel de ses propos dans les lignes qui suivent.

AFRIQU’ECHOS MAGAZINE : La musique, il paraît que vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit...

RICHARD AVEDILA "PETIT POISSON" : Effectivement. A la maison, il y avait une guitare sèche de mon père qu’on enfourchait à tour de rôle. A 13 ans, j’essayais déjà de reproduire les solos de Guvano de l’African Fiesta ! Environ deux ans plus tard, j’ai commencé à fréquenter assidûment Manuaku Waku et c’est ce guitariste qui m’a le plus inspiré. D’ailleurs, je maîtrise parfaitement 95 % des chansons qu’il a jouées avec Zaïko ! Par la suite, j’ai beaucoup travaillé seul. En dehors de Manuaku, il y a de nombreux autres guitaristes que je trouve également très bons comme Roxy Tshimpaka, Mbumba Attel, Siongo Bavon Marie-Marie et bien sûr Franco et Nico Kasanda.

A.E.M : Votre cursus scolaire et universitaire ne laissait pourtant pas présager une carrière musicale professionnelle...

R.A.P.P :Justement non, même si avant d’aller à l’université, j’évoluais déjà au sein de l’orchestre Oka Elengi Eyei qui jouait les premières parties de Zaïko à Ma Elika. C’est vrai que ç’aurait pu s’arrêter là, car après mes études secondaires à Ngiri-Ngiri, je suis allé à la faculté des Sciences sociales, option Sociologie industrielle, à l’Université de Lubumbashi. Sauf que là-bas aussi, je me suis adonné à ma passion au sein de l’orchestre Lubumbashi Pamba Pamba. Il y avait dans ce groupe notamment les chanteurs JP Buse que j’ai retrouvé plus tard dans Zaïko et aussi Kiambukuta Lemvo qui avait ensuite brillé aux côtés de Youlou Mabiala particulièrement dans la chanson "Loufoulakari".

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Petit Poisson :"..je suis quelqu’un de doux, de calme ! Je ne peux pas faire une musique qui ne me corresponde pas" ( Photo : Yha N’Yoch|Zaïko LL)

A.E.M : C’est donc là-bas que la musique aurait pris définitivement le dessus sur les études ?

R.A.P.P : Pas tout à fait. C’est vrai que je n’avais pas fait le cycle complet de l’université mais la musique n’y était pour rien d’autant plus que dès mon retour à Kinshasa, en juillet 1982, je m’étais inscrit dans une formation en informatique.

Mais un jour, le président Jossart qui me connaissait déjà me proposa d’intégrer Zaïko afin de remplacer Tshimpaka Roxy qui venait de quitter le groupe. C’était l’époque de "Funky" avec des chansons comme "Wedu", "Manzak’Ebende", "Kamangu"... Il m’a remis une cassette avec les chansons de cette époque pour que j’assimile les musiques et que je revienne passer un test. J’ai passé donc un test chez lui, ensuite chez le fondateur, feu DV Moanda. Le test fut concluant et je fus alors embauché.

A.E.M : Et comment avez-vous échappé au sort de Jimmy Yaba qu’on a converti en mi-soliste pour contenter Matima ?

R.A.P.P : Ce n’est pas forcément dévalorisant ce qui était arrivé à Jimmy. Vous savez, moi j’ai toujours été attiré par la guitare solo et je ne me vois pas migrer ailleurs. Par contre, quand j’apprenais la guitare, les aînés m’avaient dit que pour être un bon soliste, il fallait absolument apprendre l’accompagnement. C’est ce que j’avais fait de bon cœur à une époque sans toutefois me fixer à cette guitare.

A.E.M : Apparemment, il n’y avait donc pas des raisons que vous alliez à "Familia Dei"...

R.A.P.P : Il y avait certes des revendications notamment salariales, mais pour dire vrai, à l’époque le climat était lourd, vicieux, malsain... C’est comme s’il y avait un mauvais esprit au sein du groupe. Ce n’était pas net, pas clair. Jusqu’aujourd’hui encore je m’interroge.

C’est pour cela que quand Zaïko s’était retrouvé avec un seul guitariste soliste, je n’ai pas hésité un seul instant, sur les conseils des amis, à envoyer une lettre de demande de réintégration au président Jossart par le biais du président Patchelli Madilu.

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Avedila  Petit Poisson : "On m’a réduit essentiellement au rôle d’interprète"( Photo : Yha N’Yoch|Zaïko LL)

Mais si c’était à refaire, je ne le referais jamais. On ne m’y reprendra plus. Vous savez ? à cause de cette scission, il y a beaucoup de fans de Zaïko partagés entre les deux groupes, puis dégoûtés, qui n’ont plus jamais remis les pieds dans une salle de concert. Je me culpabilise tout le temps en pensant à eux.

A.E.M : En matière d’arrangements quelles seraient les chansons qui portent votre empreinte ?

R.A.P.P : Aucune ! Je n’ai jamais fait les arrangements dans Zaïko. On ne me l’a jamais demandé. On m’a réduit essentiellement au rôle d’interprète. Vous savez ?, dans Zaïko, on m’a souvent reproché un style plutôt langoureux, trop doux, pas assez rythmé, pas assez saccadé ("Miziki na yo elalisaka") !!! Mais, je suis quelqu’un de doux, de calme ! Je ne peux pas faire une musique qui ne me corresponde pas. J’ai toujours été un incompris.

A.E.M : Sauf qu’aujourd’hui, chaque album de Zaïko comporte une voire deux chansons jouées dans ce style jadis décriée : "Nzete ya Mbila", "Délestage", "Ntemba..."

R.A.P.P : (Sa voix devient du coup tonique et je le sens revanchard) Voilà ! D’ailleurs, j’invite les mélomanes à écouter, dans l’album "Empreinte" à sortir, la chanson "Jusqu’où" chantée par le président Jossart en duo avec Sam Mangwana. Après, qu’ils disent si je suis si nul que ça ! Et puis, en remontant le temps, je leur demande d’écouter aussi les chansons "Ize Bola" et "Matondo" de feu Teddy Sukami.

A.E.M : A votre avis, cette sorte de pensée unique a-t-elle nui à notre musique et à celle de Zaïko ?

R.A.P.P : Bien sûr. Notre musique a régressé. Elle manque d’originalité, d’imagination et est devenue monotone. Quant à Zaïko, c’est clair qu’il n’a pas progressé et je crois que notre orchestre a besoin d’une organisation bien structurée avec des responsabilités clairement définies et reparties, sans compter la nécessité d’instaurer une vraie rigueur dans la vie du groupe et dans le travail. Par ailleurs, je n’ai pas le sentiment que les derniers recrutements aient été une réussite. Le groupe a gagné en quantité, pas forcément en qualité même s’il y a des éléments qui ont des potentialités, du talent ou le niveau.

A.E.M : Même au niveau des guitaristes ?

R.A.P.P : Certains sont suffisants et ne croient pas nécessaires de profiter de l’expérience et des conseils des anciens. Mais ces dernières années, il y a deux qui m’ont impressionné par leur talent : Volo-Volo et Daniel 6.600.

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Commentaires
J
Emilio<br /> <br /> Salut ! C'est pitola .Bonne Année 7
ZAIKO...
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